Fédération de l'Hérault

Fédération de l'Hérault
Accueil
 
 
 
 

Le cercle vicieux de l’austérité.

« La crise de l’Europe n’est pas un accident, mais ses causes ne sont ni des dettes à long terme très lourdes, ni des déficits exagérés, ni l’État providence. Ses causes sont l’excès d’austérité – les réductions des dépenses publiques qui, comme c’était prévisible, ont abouti à la récession de 2012. »

Ce diagnostic, qui est aux antipodes des propos pontifiants répétés à l’envi par les experts de la doxa libérale, a été dressé récemment par Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie. Rares sont les responsables politiques qui ont eu le courage et la luci­dité de s’écarter, si peu que ce soit, du dogme de la réduction des dépenses socia­les, de la modération salariale, du décro­chage des retraites. Il serait vain, à quel­ques exceptions près, d’en chercher à droite qui ont reçu l’obsession antisociale dans leur patrimoine génétique.

Mais la vision de Joseph Stiglitz et d’au­tres économistes, atterrés par les désastres du néolibéralisme, est loin d’être large­ment partagée également au Parti socia­liste et au gouvernement, où la théorie de « l’offre », en d’autres termes des cadeaux aux « investisseurs », semble bien sup­planter celle de la satisfaction de la demande sociale.

Le Front de gauche fait exception, qui a placé la lutte contre l’austérité au cœur de son activité. Ce faisant, il fait écho aux interrogations, aux contestations, aux interpellations de milliers de syndicalistes, d’élus et de militants de tous les partis de gauche qui ne se satisfont pas des hésita­tions et des renoncements d’un exécutif qu’ils ont contribué à placer aux responsa­bilités. Le choix de Metz, pour tenir mee­ting, non loin de la vallée de la Fensch et de l’acier sacrifié aux intérêts de Lakshmi Mittal, tient évidemment du symbole, mais pas seulement. Le rassemblement du Front de gauche peut être très concrète­ment le tremplin pour toutes les luttes contre la régression sociale et contre le déclin industriel. Des hauts-fourneaux aux chaînes de montage de l’automobile, c’est une manière d’affirmer que la France a besoin de se réindustrialiser.

Dans les tout premiers jours de cette année, une étude réalisée par l’économiste en chef du Fonds monétaire international, le Français Olivier Blanchard et son collè­gue Daniel Leigh dressait a posteriori un réquisitoire sévère contre toutes les politi­ques d’austérité pour lesquelles l’institu­tion avait fait pression dans les pays euro­péens. Un peu tard sans doute, mais mieux vaut tard que jamais, un très haut respon­sable du FMI révélait ainsi que les politi­ques de réduction des dépenses publiques des États avaient eu plus d’impacts néga­tifs sur les économies européennes que ne l’avaient prévu les institutions internatio­nales. Les experts néolibéraux avaient sys­tématiquement sous-estimé les effets nocifs des cures d’austérité sur la crois­sance économique et l’emploi. Il est vain d’imaginer que le FMI, sous la houlette de Christine Lagarde, va cesser de prescrire la saignée aux pays anémiés, mais ce mea culpa du FMI est un encouragement pour tous ceux qui veulent résister à la thérapie de choc que tous les docteurs Diafoirus veulent leur imposer.

En contenant le pouvoir d’achat des sala­riés, en s’attaquant, comme y invite la Cour des comptes, aux maigres allocations des chômeurs et en laissant les mains libres aux licencieurs, le gouvernement enfermerait le pays dans le cercle vicieux de l’austérité.

Quand on est à gauche, on ne peut que s’y opposer

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

Le cercle vicieux de l’austérité.

le 05 February 2013

A voir aussi