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La lettre des élu-e-s affilié-e-s à l’ANECR du groupe Nouveau Monde En Commun : Juillet - août 2016

 
 

FIN DE L'ARRÊTÉ « ANTI BURKINI » : TEMPÊTE DANS UN VERRE D'EAU (BRUNE)

Le Conseil d'État vient de rendre son verdict : l'ordonnance du tribunal administratif de Nice, qui validait l'arrêté antiburkini, est annulée et l'exécution de l'arrêté pris par la commune de Villeneuve-Loubet contre le port des vêtements religieux sur la plage est suspendu. Selon la plus haute instance administrative, « l’arrêté litigieux a ainsi porté une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle ». Cette décision du Conseil d’État se voulant un arrêt de principe, les autres arrêtés pris par des communes, une trentaine, pourront être annulé en cas de recours. Le Conseil d’État siffle donc la fin, en attendant que des lois soient certainement proposées à la rentrée parlementaire, d'une polémique qui aura occupé les dernières semaines des congés estivaux.

Cette polémique nauséabonde, montée telle une mayonnaise par l'extrême-droite et la droite extrême avec la participation coupable du gouvernement, doit nous amener à poser les bonnes questions, à se placer au dessus du débat stérile pour ou contre pour questionner l'état de notre société qui ne ressort pas totalement indemne de l'histoire. C'est avant tout poser la question du rôle politique joué par l’État car la décision du Conseil d’État est sans appel : ces arrêtés n'ont pas été pris en conformité avec la loi et le verdict est on ne peut plus clair « Si le maire est chargé (...) du maintien de l’ordre dans la commune, il doit concilier l’accomplissement de sa mission avec le respect des libertés garanties par les lois ». Dans ce cas pourquoi les préfectures, qui ont un rôle de contrôle de la légalité des actes municipaux, n'ont pas cassé immédiatement ces arrêtés ? Pourquoi sinon pour prolonger sciemment une polé- mique supplémentaire qui fait monter la division ?  

Reconnaissons que la décision du Conseil d’État tombe à point nommé, à la fin de la période estivale et quelque temps avant la reprise de l'action parlementaire et donc d'une rentrée sociale qui s'annonce chargée et combative (loi Travail, procès Goodyears et Air France, réforme du collège...) ! Alors que nous rentrons dans la campagne électorale des présidentielles 2017, la course à la droitisation, la course à un second tour contre le FN à laquelle s’adonnent PS et LR prend des allures de pyromanie. À jour avec ce feu là, c'est toute la société qu'ils sont en train de brûler ! La campagne du Brexit en Angleterre nous a donné un aperçu de la stratégie des tenants du capitalisme. Contre les aspirations populaires légitimes de vivre mieux, ensemble et en paix, ils cherchent à limiter le débat dans un choix entre l'ultra libéralisme et l'ultra nationalisme. 

Devant ce(s) péril(s), il devient non plus urgent, mais nécessaire de construire le rassemblement populaire le plus large possible, résolument anticapitaliste porteur d'une nouvelle société. Un rassemblement construit sur les luttes, la paix, le mieux-vivre et le rejet des politiques d'austérité. Face au fascisme qui monte dans notre pays et dans le monde, il ne peut y avoir de solution individuelle. Les fascistes sont plus que jamais les alliés des capitalistes, la droite extrême et l'extrême-droite ne peuvent se combattre sans affronter la politique conduite depuis 4 ans et demi par la social-démocratie. La récente polémique le prouve : pendant que PS, LR et FN s’écha(r) paient sur les tenues vestimentaires à la plage, les communistes amenaient 10 000 personnes à la mer. Cette destination emblématique des congés payés, acquis de 1936, étant encore inaccessible pour un nombre grandissant de familles, 80 ans après.

Nicolas Cossange  

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