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Communisme - Féminisme Mars 2016 : un mois de mars aux couleurs des luttes

 
 

Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, a eu cette année, une résonance particulière. Elle s’est inscrite dans le combat de plus d’un million de pétitionnaires contre le projet de loi El Khomri. Un mois de mars particulièrement offensif avec une mobilisation forte pour demander le retrait de cette réforme totalement au service du MEDEF. Et ce n’est qu’un début, la mobilisation va se poursuivre en dépit des quelques bougés du gouvernement.
 
Ainsi, les lycéen-ne-s, les étudiant-e-s et leurs organisations appellent à amplifier le mouvement pour le retrait de cette loi travail même «toilettée ». L’enjeu est d’importance car, en privilégiant la sécurisation de l’entreprise, cette loi va plonger l’ensemble des salarié-e-s dans l’insécurité. Et les femmes risquent d’en payer le plus lourd tribut, puisque les inégalités professionnelles F/H sont toujours criantes : 27% d’écart salarial et 40% d’écart de pension de retraite.
 
Nous dénonçons aujourd’hui, comme hier, le fait que les femmes soient bien plus exposées à la précarité, aux bas-salaires, à la ségrégation professionnelle, aux horaires atypiques avec explosion des temps partiels subis (80% d’entre eux sont occupés par des femmes), mais aussi au chantage exercé par des patrons pour plus de flexibilité. En quoi ce projet de loi qui enterre, dans les faits, le seuil minimal de 24 heures hebdomadaires, qui autorise la flexibilité des horaires et des salaires, qui facilite les licenciements, qui met à mal le paiement des heures supplémentaires, en quoi va-t-il permettre de réduire les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes ?
 
D’autant que, dans la réalité vécue par des millions de femmes, ce sont elles qui ont la charge de l’organisation de la vie familiale, les familles monoparentales étant de plus en plus nombreuses avec, dans près de 85% des femmes seules. Comment y parvenir avec des horaires encore plus extensibles ? Comment une caissière qui travaille entre 20 et 30 heures par semaine pour un salaire inférieur au SMIC mensuel, c’est-à-dire qui gagne environ 750 euros par mois, peut-elle faire garder ses enfants ?
C’est mission IMPOSSIBLE !
 
La solution réside, pour une part, dans la révision du code du travail, en le rendant plus protecteur pour l’ensemble des salarié-e-s, notamment pour les femmes. Il s’agit, notamment, de :
• mettre fin aux emplois précaires en pénalisant davantage les entreprises qui y
ont recours ;
• revaloriser les emplois à prédominance féminine ;
• favoriser la mixité des emplois et lutter contre les stéréotypes ;
• revaloriser les salaires ;
• réduire le temps de travail hebdomadaire à 32 heures sans perte de salaires ;
• mettre en place une sécurisation des parcours professionnels, avec des droits nouveaux pour les salarié-e-s.
 
C’est par la pression des luttes et l’adoption de lois progressistes qu’on peut par ve nir enfin à l’égalité professionnelle. Dans une période marquée par la préparation de notre Congrès, il nous faut mener ces batailles, en nour rissant nos propositions de ces exigences, tout en veillant à ce que notre base commune enrichie soit bien à l’image de notre projet féministe. Ce doit être notre engagement prioritaire, celui de l’ensemble des membres de la commission nationale, car personne ne le fera à notre place.
 
Veillons à ce que nos actions soient bien visibles, en interne comme en externe, à l’image de la très belle exposition L’égalité, mon oeil qui, durant un mois, a mis en lumière l’urgence de notre combat émancipateur.
 
Laurence Cohen

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