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Terre-Mer - Juillet-août 2015 : PLANÈTE ET CLIMAT UNE RÉFORME AGRAIRE INTERNATIONALE.

 
 

Chaque année, la faim tue plus que le Sida, le paludisme et la tuberculose réunis. Ce que la FAO vient de confirmer en annonçant qu’une personne sur neuf souffre de la faim (795 millions). La majorité des personnes sous alimentées vivent en Asie (526 millions). Toutes les dix secondes un enfant de moins de cinq ans meurt de faim. Dans les pays en développement, 66 millions d’enfants en âge d’aller à l’école ont le ventre vide. Il suffirait de 3,2 milliards de dollars US pour les nourrir. Il faudra nourrir demain plus de neuf milliards d’êtres humains dans le monde. Les projections pour 2050 annoncent que même sous la barre des 2°C de réchauffement, la moitié de la planète sera exposée à la faim !… Chiffres terrifiants d’un seul et même combat contre la faim, pour la souveraineté alimentaire et la justice climatique. Aussi l’année 2015 est une année importante pour le financement du développement à Addis-Abeba en juillet puis pour le devenir climatique avec la COP 21 de Paris en décembre.

À l’occasion du dernier sommet des chefs d’État du G7 (réunissant les chefs d’État et de gouvernement des sept pays les plus industrialisés) en Allemagne, la résolution s’est soldée par la reconnaissance de l’action contre la faim, l’un des objectifs majeurs pour le développement et la sécurité mondiale, malheureusement sans aucun enga gement financier. En effet, avec de louables intentions, les États ont ciblés 500 millions de personnes à sortir de la faim d’ici 2030, appelant à des investissements privés et nationaux des pays du Sud. Comment des pays, déjà sous le joug des politiques d’ajustement structurel imposées par le FMI, dont les terres sont accaparées et leurs licences de pêche bradées, pourront-ils financer la relocalisation de leurs agricultures ? Il est à craindre que cette absence de politique publique à tous les niveaux, engoncée dans le libéralisme, impose une concentration de l’agriculture sous le pouvoir de gros propriétaires et de multinationales de l’agro-industrie, employant des ouvriers déplacés et sous payés, pillant les ressources.

Le défi de civilisation que pose l’accès à une alimentation de qualité et en quantité accessible à tous doit conduire les institutions internationales à faire respecter ce droit des peuples. En écho aux mouvements sociaux et paysans à l’échelle du monde se fait jour le besoin urgent de réformes agraires pour garantir la souveraineté alimentaire. Cette exigence doit être centrale des politiques publiques. Une réforme agraire devra répondre aux objectifs de société, être le pilier du développement agricole et alimentaire, engager la transition écologique. Basée sur l’agriculture paysanne et la pêche artisanale, elle sera productrice de denrées alimentaires saines et diversifiées. Pour être efficace, la rémunération du travail paysan doit être garantie. La réforme est essentielle à la modernisation de l’agriculture par notamment l’accès au foncier, au crédit et aux semen ces. Ces moyens de production sont incontournables pour le développement rural. La réforme agraire vise à répondre au besoin premier de l’humanité : nourrir les hommes. Elle s’accompagne de même de la satisfaction des autres droits fondamentaux à la santé et à l’éducation.

Dans ce mouvement, les communistes français invitent à des coopérations et solidarités réelles avec les forces en lutte contre l’impérialisme, avec des forces progressistes, mouvements ou gouvernements qui se dotent d’alternatives face au capitalisme. En ce sens, nous proposons de mener des campagnes publiques internationales comme celles engagées sur le climat, d’organiser un forum mondial d’accès à la terre.

Xavier Compain 

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