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Rencontre de Gennevilliers des 5 et 6 juin 2015 - Introduction de Dominique ADENOT, Président de l'ANECR.

Voir les photos des rencontres nationales de l'ANECR à Genneviliers.

 

Salut à toutes et à tous, qui avez, malgré un mois de juin hyper chargé, pris le temps de traverser le pays ou de venir d’à côté pour cette rencontre Nationale dont nous avons tous besoin.

Je veux remercier Patrice Leclerc, le maire de cette belle ville populaire en plein renouveau et tous les amis de Gennevilliers pour leur accueil.

Nous avions fait à Vitry, il y a à peine 6 mois, un congrès où nous avions approfondi les réflexions, les propositions et les modes d’action des élus communistes et républicains.

Nous avions abordé la période avec lucidité et une grande volonté d’en découdre, d’infléchir au maximum l’esprit de résignation de ré ouvrir l’espoir.

Nous avions relevé qu’avec la dégradation de leurs conditions de vie, avec leur vision d’avenir amputée, leurs espoirs déçus dans ce Gouvernement qui incarne l’impasse, nombre de Français, notamment les couches populaires ne mettaient plus la politique dans l’horizon de leurs préoccupations. Avec tous les risques de repli sur soi, de remise en cause des valeurs qui fondent les principes de la République et du vivre ensemble.

A Vitry, nous avions pointé la nécessité de re-politiser les enjeux tant locaux, que nationaux et européens. Depuis, le choc des attentats terroristes de janvier s’est produit. On a connu à chaud une grande riposte citoyenne. Nous avons développé une combativité salutaire des élus communistes et républicains et de bien d’autres acteurs du mouvement social et citoyen, fédérant largement un très large potentiel qui reste disponible pour une exigence profonde de liberté, d’égalité et de fraternité. Mais l’affirmation d’un monde dangereux où nous serions en guerre, les divisions, les amalgames détournant le beau terme de laïcité pour stigmatiser les Français musulmans, les attaques contre les cités populaires, les poussées liberticides dans les pratiques et les lois dites « anti-terroristes », continuent à peser lourdement, voire à gagner des positions dans les esprits.

Dans ce climat, nous avons mené avec « courage » et « beaucoup d’allant », les élections départementales.

Je vais aller assez vite, vous m’en excuserez, mais c’est pour laisser un maximum de place au débat. Nous avons fait face à un scrutin qui devait être, selon les augures, la mort de notre courant de pensée et d’action, la mort du Front de gauche et des communistes.

Alors que le PS s’est effondré, nous avons subi des pertes nous aussi dans nombre de départements. Le découpage des nouveaux cantons avait été fait sciemment pour nous isoler ou nous soumettre. Mais nous avons tenu bon dans la tempête, et nous gardons plus de 170 conseillers départementaux. Et nous avons donné à voir concrètement l’utilité d’avoir des élus Front de gauche, communistes, progressistes, non pas avec des bilans statistiques, même s’ils sont très bons. Mais parce que, à mon sens, nous avons pu, malgré l’avalanche des mauvais coups, poussant à l’abstention populaire, organiser le débat jusqu’à remobiliser une partie de l’électorat populaire depuis des mois. 

Débats

-         sur des services publics pour tous à sauvegarder,

-         Sur des campagnes comme  « Mon département, ma ville, j’y tiens ! », en ne cédant rien à ceux qui les dénigrent pour éloigner les citoyens,

-         Sur une solidarité concrète et active qui contredit dans les actes le discours ambiant du « trop de social »,

-         Sur un rassemblement militant relayé par une grande diversité de citoyens incluant au-delà du Front de gauche, des socialistes et des verts qui ne veulent pas de l’austérité comme horizon.

Là où nous avons gagné des conseillers départementaux dans les villes pourtant passées à droite un an avant, comme à Bobigny /Noisy-le-Sec, ou à Villejuif, il s’est passé quelque chose.

Dans le Val de Marne, dans l’Allier aussi que nous ne perdons que de quelques voix, dans d’autres départements, malgré la difficulté générale, nous notons quelques progressions de scores encourageantes et même des participations plus fortes que la moyenne.

Le Parti Socialiste, au lendemain de la défaite, a essayé de se dédouaner en accusant la désunion au 1er tour. Ça ne tient pas. La Gauche est aujourd’hui minoritaire dans le pays et il en est complètement le responsable.

La droite renforce profondément son ancrage territorial et ses ambitions de retour à la tête du pays s’aiguisent. Elle balise systématiquement le terrain, tente d’apparaître comme neuve, alors que sa surenchère « austéritaire » déborde à chaque instant. Le changement de nom de l’UMP en « Républicains » fait partie de cette stratégie de reconquête, les formations de droite poursuivent les efforts de captation des valeurs républicaines auxquelles les Français sont attachées. Aidons à les démasquer, notamment dans les départements nouvellement conquis où ils sont entrain de casser nombre d’acquis sociaux, culturels et démocratiques.

Le FN poursuit sa banalisation et son enracinement local. La guerre entre fille et père s’intègre au final dans cette marche de dédiabolisation, étape par étape. Le FN ne dispose pas seulement des médias complaisants… il s’organise au plan local dans le mouvement associatif, dans la vie quotidienne, que nous sommes souvent encore seuls à lui disputer.

Nous devons l’affronter sur son mensonge de posture soi-disant antisystème, antieuropéen, antimondialiste. Les élus FN étaient comme par hasard absents quand il s’agissait de barrer la route au TAFTA au Parlement européen.

Malgré tous les désaveux, le gouvernement s’entête à maintenir son cap antisocial et autoritaire, et le congrès du PS est verrouillé d’avance sur une stagnation libérale. Loi Macron – Loi sur le renseignement – réforme des collèges, pas de politique sérieuse contre les destructions d’emplois, aucune transparence sur le CICE, attaques frontales contre les collectivités locales avec une poursuite de l’assèchement des dotations aux communes - plus de 1500 communes sont déjà dans le rouge-  l’association des maires ruraux lance des actions poussées par sa base. L’AMF appelle à se réunir par département pour tirer l’alarme. Et le cap gouvernemental est maintenu aussi avec une main de fer à travers la Loi NOTRe sur l’ensemble du territoire, et le recalage d’éléments de la Loi MAPTAM sur la Métropole de Paris. Et pourtant, l’immense majorité des gens de gauche et des électeurs socialistes ne se reconnaissent pas dans les choix gouvernementaux.

Et je voudrais attirer votre attention sur le fait que toutes ces attaques sont profondément appuyées par un tir d’artillerie idéologique qui est fait pour nous déstabiliser, casser nos lignes de défense, nous disperser face à la riposte nécessaire.

Ce à quoi nous avons à faire, c’est une bataille d’idée féroce avec un triple objectif assumé.

-         Accélérer la compétitivité, la concurrence

-         Rendre inutile, impossible d’agir socialement et politiquement.

-         Diminuer par 12 le nombre des communes, accusées par toutes les officines patronales de permettre un sacrilège pourtant fondamentalement affiché dès 1789 avec la déclaration des droits de l’homme et du citoyen : mettre la dépense publique et l’impôt sous le contrôle des citoyens.

Cette offensive revient sans cesse sur le refrain du caractère indépassable du libéralisme. On dit aux salariés :

« Pour embaucher plus, il faut la liberté de licencier plus » etc etc…

Ça touche tous les domaines, ça entretien les divisions au sein de l’opinion. On le sent dans les communes que nous dirigeons, où avec l’austérité qu’on nous impose, on se trouve parfois en position d’accusé. Tout est fait pour que s’ignorent ceux qui ont pourtant les mêmes intérêts. Déculturation, dépolitisation, les mots ne sont pas trop forts.

A l’inverse, la puissance médiatique valorise et légitime les gagnants, les patrons, les « sachants », présente les processus de financiarisation comme inéluctable. Ils ordonnent : « à genoux » ! devant le remboursement de la dette publique ! Ils discréditent le collectif et l’intérêt général, décrédibilisent la visée démocratique et pontifient sur une tripolarisation artificielle, en confortant pour les seuls PS/droite et FN, l’idéologie d’un homme fort, donc doté de pouvoirs autoritaires, bien dans l’esprit du présidentialisme de la Ve République.

L’attaque contre les collectivités se décline autant dans les grandes communes que dans les petites.

Dans les départements ruraux, l’Etat avant même l’adoption de la loi Notre met la pression sur les grandes intercommunalités à 15 ou 20 000 habitants : on dit aux maires « cédez » et vous sauverez l’essentiel de vos services et de vos projets face à la chute de vos budgets. Parallèlement, les fusions en communes nouvelles font tache d’huile. Les Préfets mettent en place un véritable chantage à la fusion pour les villages de plus en plus nombreux qui sont dans le rouge, et pour qui c’est la seule porte de sortie.

Ce n’est pas complètement par hasard que le gouvernement harcèle les élus. Il y a aussi la volonté de nous empêcher d’avoir une riposte construite, durable, rassemblant sur des contenus, des valeurs alternatives. Ça attaque de partout, on ne sait plus où donner de la tête. Vous avez maintenant des Sous-Préfets qui appellent 4 fois par semaine, se mêlent de tout, appellent directement dans les services. On est sommé de prendre des positions sur des choses graves sans avoir le temps décent de prévenir non seulement la population concernée au premier chef, mais même parfois les conseillers municipaux. Je pense en particulier aux contrats de ville écornés et à la Réforme Territoriale.

Le gouvernement  a décidé d’un calendrier pour la loi NOTRe qui va déboucher en plein Juillet. Ça sent les mauvais coups de l’été. Et au même moment, alors que la loi n’est pas achevée sur les compétences, que règne un enfumage volontaire sur les financements, qu’il n’y a aucune simulation sur l’indispensable retour de l’impôt économique des richesses produites vers les collectivités, le gouvernement veut imposer aux 124 communes et au 20 intercommunalités existantes de la Métropole de Paris de rendre leur avis, avec une réponse sous 12 jours, sur des cartes formant de nouveaux territoires entre 300 000 et 1 million d’habitants. Des cartes annoncées sans débat en fin de séance officielle de la Préfiguration de la Métropole, à récupérer en sortant auprès des hôtesses. C’est comme ça qu’on traite l’avenir de 6 millions d’habitants. Il faut dire stop !

On ne nous laisse pas le minimum de temps de la démocratie. L’Etat fait par ailleurs le forcing, en  retardant les signatures de projets montants construits avec les communes depuis 4 ans, les CDT – Contrat de Développement Territorial- Il veut essayer d’y substituer un ordre descendant d’une vingtaine d’Opérations d’Intérêt National de type nouveau, basant le développement métropolitain sur une recentralisation étatique, une technostructure autoritaire. Chassez le naturel il revient au galop. Il faudrait un aménagement du territoire qui combatte les inégalités territoriales ?  On ne touche pratiquement pas à l’Ouest Parisien. L’Etat aménageur va jouer la compétitivité des quartiers d’affaire, et revenir à la charge avec un développement ségrégatif. Et c’est dans les villes populaires qu’on va aligner du logement en construction massive au lieu de rééquilibrer l’emploi. Comme par hasard dans les communes déjà bâtisseuses dont beaucoup dirigées par des maires Front de Gauche.

On voulait faire de la ville partagée, l’Etat nous reparle de quartiers.

Avec des projets  fous :

20 000 logements sur le Parc de la Courneuve

5 000 sur le Parc de Choisy le Roi

5 000 sur les délaissés d’autoroute de Bry-Villiers-Champigny

Etc etc…

 

Des pique-niques populaires sur les Parcs menacés, des assemblées par commune se déroulent ces soirs-ci dans de nombreuses villes, et l’ANECR s’y implique complètement.

Mais on est en face d’un coup de force, d’une reprise en main. L’accélération brutale est significative, le gouvernement veut prendre tout le monde de court, mettre tous azimuts les villes devant le fait accompli. Il faut sonner l’alarme, refuser ces simulacres de consultation, refuser qu’on fasse rentrer de force dans un processus d’effacement des communes. Le gouvernement privilégie le verrouillage du calendrier de mise en place juridique, quitte à admettre quelques délais de mise en œuvre concrète plus aléatoires. Mais le forcing a un sens : rendre le plus vite possible les choses difficilement réversibles. Majoritairement le Sénat, et le groupe CRC s’y est joint, a proposé un report de la réforme.

Mais cet amendement est fragile, et le gouvernement déterminé à passer en force à la prochaine lecture à l’Assemblée.

Le parti communiste comme force politique prend une initiative mardi au Sénat à 11h30 avec une conférence de presse de Pierre Laurent pour lancer un appel à se mobiliser pour cette exigence d’un report de la Métropole de Paris.

Je vous propose d’inscrire ce report comme un objectif de lutte partagé.

Ce n’est pas une question technique, que justifierait l’état d’impréparation notoire, encore que ce serait déjà un argument suffisant, c’est surtout une question démocratique de fond pour laquelle l’ANECR, sur les métropoles comme sur les régions, sur les communes nouvelles et les intercommunalités géantes, va s’efforcer de rassembler dans les prochains jours tous ceux qui estiment que de telles décisions ne doivent pas être prises sans que les citoyens puissent être informés ou puissent exprimer un avis.

Une alerte est nécessaire avant et pendant l’été, on pourrait, pour prendre une part significative, organiser si vous étiez d’accord un premier rassemblement d’élus aux côtés de nos parlementaires…Dés élus, durant la préparation de cette rencontre nationale et hier dans l’atelier DGF, nous ont sollicités pour des mots d’ordre nationaux, pour de l’info plus vite partagée entre les élus, pour des textes de référence. Pas toujours facile avec la tactique du gouvernement qui bouge un truc tous les jours. Mais au-delà de cela, nous devons prendre des décisions aujourd’hui : quelle forme pour la riposte, quelle forme pour reprendre la main !? On n’a pas seulement un problème de formulation de l’alerte et de posture, de refus légitimes, de dénonciation. Certes, il faut aller plus vite et mieux puisque les tenants de la réforme de déconstruction y vont au pas de charge. Mais surtout, si on ne veut pas voir se succéder nos protestations, jour après jour, dans un climat où l’annonce des mauvais coups nourrit à notre corps défendant l’inquiétude et le sentiment que c’est plié, il faut reprendre l’initiative sur nos bases et organiser le débat.

Organiser le débat : je m’explique :

Cela veut dire qu’au lieu de subir en cascade les mesures liberticides qui mettent en cause la commune et son rôle citoyen essentiel,

On réinvestit sur les arêtes du débat et on prend des initiatives, on lance des confrontations, directes avec les citoyens…, les explications sur les enjeux (alors que la presse ne lâche les informations que en compte-goutte et en direction de publics spécialisés.)

On réinvestit les besoins de réponses sociales et humaines de service public, d’exigence d’embauche, de logement public, d’aménagement du territoire respectant l’égalité d’accès de tous. Ma commune, j’y tiens !

On réinvestit pour le débat sur les financements publics, de la DGF, de l’argent il y en a dans CICE, dans la spéculation des actifs financiers des entreprises.

On réinvestit l’exigence d’être consulté sur des vraies perspectives de coopération volontaire entre communes libres, le refus de dissolution des communes dans des ensembles niant les choix faits il y a un an au profit de technostructures étatisées, de privatisations des services ayant atteint une échelle critique suffisante. On continue à valoriser les fondements de la VIe République démocratique décentralisée.

Faut-il lancer localement des référendums pétition ? Essayer avec d’autres associations d’élus, une journée nationale de consultation en Octobre, même si la loi est passée ? Des consultations plus formelles, qu’elles soient interdites ou non ? Il faut en parler ce matin, proposer des actes et des convergences.

On monte sur des contenus dans les prochains mois, tout en répliquant dans la durée à la contre révolution institutionnelle en cours. On ne s’arrête pas au coup par coup. On construit des perspectives alternatives.

Le nouveau secrétaire de l’ADECR du Val de Marne Romain Marchand citait pour y avoir participé avec sa génération, la bataille du CPE, qui a rebondi de façon victorieuse un an après, alors que sur le coup, nos protestations semblaient ne pas avoir beaucoup de prise. De même avec le traité constitutionnel européen, il y a 10 ans. La réflexion a finalement muri après un long temps de gestation.

Dans la fébrilité du gouvernement, sa volonté d’aller si vite et si violemment il y a le souvenir cuisant d’une situation retournée par une intervention populaire certes tardive, mais devenue majoritaire.

Sans perdre notre souffle, inscrivons nous donc dans une vision plus longue où nous nous fixons d’organiser, d’ensemencer le débat populaire, de pousser un processus de rassemblement sur des objectifs d’émancipation.

Le stage du CIDEFE le 11 juin à Montreuil sur la métropole de Paris permettra de faire aboutir par l’échange, une argumentation forte et partagée pour s’adresser avec nos 800 élus aux 12 millions de franciliens, face à la double lame asphyxie financière et réforme institutionnelle, nous entamons un combat de longue haleine.

Le succès du forum européen des alternatives à Paris, le week end dernier, montre que dans toute l’Europe, la question de rouvrir l’espoir est bien posée. Avec des premier succès politiques contestant clairement l’austérité, avec Syriza au gouvernement en Grèce, et les progrès de Podemos en Espagne, des bouillonnements dans bien des endroits ailleurs…Et lorsqu’on porte la solidarité avec ces mouvements, on se donne aussi de l’air, on montre qu’une politique de gauche est possible face à notre gouvernement qui continue dans la voie inverse. En atteste l’accord qu’il vient de passer avec la commission européenne pour de nouvelles réductions des dépenses publiques, les difficultés à avancer sur la question de l’accueil des migrants et des modalités de leur répartition entre Etats, montrent à quel point les dirigeants de l’Europe sont hypocrites quand il s’agit de l’humain.

Inversement, l’Union européenne s’affirme de jour en jour sur son terrain de prédilection qui est celui de la finance et de ses dégâts économiques et sociaux. Le plan Junker en est une nouvelle illustration. Ses 300 milliards d’investissement n’iront ni aux services publics, ni aux collectivités territoriales. Mais 1140 milliards seront versés aux banques. Cela dans l’esprit compétitif et fédéraliste de l’Europe des Régions qui affaiblit l’unité et l’égalité au plan national et le rôle péréquateur de l’Etat. Cette gestion sélective des fonds européens en rajoute une couche contre l’Etat nation.

Comment penser la nouvelle étape des régionales assises sur des contenus clairs et offensifs, sur une vision volontaire, ambitieuse et sur un rassemblement le plus large ?

Le rôle de notre association d’élus n’est pas de nous impliquer dans le concret des alliances et constructions électorales qui relèvent des formations politiques. Notre volonté de battre la droite et l’extrême droite est constante, d’être la force anti-austérité et la force qui propose des avancées pour les populations et les territoires.

Contenu, projet, programme, on peut contribuer sans attendre, à mettre en place des pactes régionaux qui aient du sens et qui permettent de rassembler avec pour ambition une politique progressiste pour les régions. Se donner les moyens de l’égalité territoriale, par une autre utilisation de l’argent, le contrôle des fonds publics, développer l’économie circulaire, les financements participatifs et les circuits cours, réorienter les fonds structurels européens, réindustrialiser, reprendre la main sur les ports et les aéroports, priorité au ferroviaire, rendre non opérationnel le gâchis du volet transports de la loi Macron, etc, etc…

Il y a besoin de démocratiser et de politiser les enjeux régionaux. Il demeure, dans notre pays, une grande disponibilité pour autre chose.

Des millions de personnes cherchent à vivre mieux, à travailler autrement, à ne plus subir privations et frustrations. Ils cherchent parfois, on le sait bien, ailleurs que dans la politique.

Les solutions pour le redressement du pays, pour une relance économique et sociale productrice d’emploi n’ont pas besoin d’incantations, mais d’une riposte politique claire, palpable, crédible. Nous donnons trop souvent l’image de distribuer les bons et les mauvais points, sans proposer un espoir, sans donner à construire l’alternative.

Nous devons être absolument de tous les mouvements sociaux et démocratiques qui, malgré les difficultés, percent et font entendre leur contestation de l’austérité.

Nous serons évidemment le weekend  prochain impliqués dans la réussite du rassemblement de Guéret pour la défense du service public avec l’ensemble des organisations qui relancent cette bataille.

Nous sommes à l’initiative avec Pierre MATHIEU, Jean-Michel BODIN et le groupe CRC de grandes batailles sur les transports, notamment la défense des trains d’équilibre du territoire, les trains inter cités. Notre prise d’initiative il y a plus d’un mois avant même les annonces officielles a déjà mis des cailloux dans les orages du plan de casse, mais il faut bien sûr poursuivre et élargir.

Nous allons prendre des mesures exceptionnelles, car nous avons du retard dans notre indispensable participation à la préparation de la Conférence de Paris sur le climat. J’appelle l’Adecr  de Paris à nous venir en aide car si ça se passe dans la capitale, ça a du sens sur tout le territoire, et nous sommes impliqués dans les enjeux de la transition énergétique, et la réforme territoriale voudrait priver les communes de leur mot à dire, pour que les groupes privés reprennent la main dans les nouvelles échelles d’intercommunalités géantes ou les métropoles, la loi NOTRe veut même que des métropoles récupèrent les réseaux de chaleur et la géothermie. Nous allons poursuivre notre mobilisation pour empêcher les expulsions locatives, pour préserver les liens entre les offices de logement et les communes…

Les différents combats où l’ANECR va s’engager aident à ce que, dans le lancement des régionales, les gens puissent sans problème mettre un trait d’égalité entre défense de leur vie, de leur avenir, et le vote en faveur d’élues et d’élus porteurs certes d’un bilan intéressant, comme la défense des transports en commun, les politiques publiques, mais bien autant utiles à des résistances vivantes, à des propositions novatrices alternatives, démocratiques, citoyennes concrètes et accessibles. Bref des élus qui remettent de l’espoir face à  un système en pleine impasse et en train de se recentraliser à fond.

La tâche est immense, l’isolement des élus pèse dans cette période de rude confrontation. Et nous avons plus que jamais besoin de notre association d’élus, qui doit monter d’un cran ses capacités de faire maison commune, d’être l’outil partagé au service des liens qui se construisent entre les élus et les citoyens, monter  d’un cran sa capacité à mutualiser les expériences, les pratiques, les contenus innovants.

Nous avons traversé avec succès un certain nombre d’épreuves : notre centre de formation, le Cidefe, grâce à la mobilisation de tous et à un plan courageux d’adaptation de l’outil à nos forces actuelles a pu faire valider officiellement un plan de redressement viable. L’outil indispensable de la formation des élus est préservé dans son potentiel et dans son autonomie. Les antennes départementales voient leur rôle conforté.

Je voudrais saluer chaleureusement l’engagement formidable de Karina KELLNER, présidente du Cidefe, qui a joué un rôle déterminant avec l’équipe pour la sauvegarde du Cidefe qui nous accompagne, pour la formation générale, mais qui participe aussi pour la richesse et la continuité de production des collectifs de travail thématiques. Le redéploiement mérite notre engagement durable et conséquent, mais une étape essentielle est franchie.

Charles Marziani, pour l’Elu d’Aujourd’hui, nous reprécisera aussi, avec Pierre Mathieu, les capacités de relance de notre journal. La nouvelle formule en septembre, la mise en cohérence de l’ensemble de nos publications, le potentiel d’abonnements nouveaux sont un beau sujet de conquête.

On peut, à ce jour, dire que nos supports, nos outils repartent d’un bon pied. Mon sentiment, est plus nuancé, depuis Vitry, sur la qualité des liens entre nous, dans les Adecr et avec nos collectifs nationaux.

D’abord, et c’est un phénomène incontournable, parce que nous avons de nombreux départs de membres chevronnés de notre association. Du fait du renouvellement des générations ou que les scrutins leur aient été défavorables. Ils ne nous quittent pas complètement, mais la vie fait qu’il faut renouveler aussi nombre de directions d’Adecr.

Le deuxième défi, c’est que les élus, eux-mêmes, ont leur vie qui s’est compliquée. Le statut de l’élu évolue très peu.

Nous sommes plus nombreux à nous battre désormais dans les oppositions plutôt qu’au sein de majorités de gauche, ou d’équipes animées par des maires communistes, Front de gauche.

Nombre d’élus municipaux des derniers mandats étaient aussi des retraités qui se rendaient très disponibles. Je veux lancer un appel aux nouveaux élus : vous qui peinez à prendre tout l’espace que permet votre nouveau mandat, sachez-le militer au sein de l’ANECR ça prend un peu de temps et d’énergie bien sûr mais ça vous arme considérablement pour faire face à vos adversaires.

Ça vous fait gagner du temps pour élaborer, faire des propositions locales et surtout ça casse le terrible isolement que vivent les élus. Ça n’a que des qualités, et ça rend service à d’autres élus. Alors renforcer votre engagement dans l’ANECR !

Nous allons, parallèlement à la mise en route de la campagne des Régionales, travailler à la relance des Adecr, mettre en place des groupes de travail à l’échelle des nouvelles régions pour développer l’entraide nécessaire, et ces structurations pourront (comme l’indiquaient nos décisions du congrès de Vitry) rester durablement des points d’appui pour organiser notre association.

L’échelon départemental restera la référence.

Et l’une des tâches essentielles de notre future direction sera d’accompagner, d’encourager la consolidation d’équipes départementales qui peuvent prendre davantage des initiatives fortes d’animation, de rassemblement des élus dans leur diversité à l’échelon des territoires.

La tâche de la direction nationale sera aussi d’aider à ce que les groupes d’élus dans les métropoles ne s’isolent pas des groupes des conseils départementaux et régionaux. Nos combats doivent converger davantage au moment où la réforme organise la concurrence, voire l’éviction entre territoires.

Enfin, notre direction, à tous les niveaux, malgré les 6 mois supplémentaires que nous nous sommes donnés depuis Vitry est encore un peu au milieu du gué. Dans des départements comme la Seine Maritime, la Seine Saint Denis, le Val de Marne, les passages de relais sont efficaces et permettent l’engagement de nouveaux élus, femmes et hommes. Mais il y a beaucoup de départements où ce processus est faiblement engagé, et reste largement à faire dans les prochains mois. Il faut trouver, comme les suggère l’Adecr du Nord, des formes souples pour intégrer de jeunes élus. Nous aurons en fin d’après-midi le renouvellement de nos instances.

Il nous permettra de combler les départs et un passage de relais dans de bonnes conditions, un renforcement par des nouveaux élus de notre Conseil National.

Nous allons renouveler le poste de secrétaire général, comme nous l’avions évoqué à Vitry, et je veux sans attendre cet après-midi évoquer dès à présent le rôle très important que Jean Jacques Paris, a joué toutes ces années à la tête de l’ANECR. Jean-Jacques avait évoqué à Vitry l’idée de passer le relais, nous lui avions demandé de nous accompagner encore un peu. Il l’a fait de bonne grâce. Je voudrais lui témoigner toute notre gratitude.

Cette journée est courte, les Régionales reviendront en débat dès 14h avec la présence de Pierre Laurent, secrétaire nationale du PCF, Sénateur et Conseiller Régional de l’Ile de France.

Je vous invite à rentrer sans retard dans le vif du sujet. Si la droite et le FN sont en position de force, c’est par défaut de réponses, de solutions et de résultats incarnés par la gauche.

Quelles ripostes à l’austérité et à la réforme territoriale, quelles ruptures claires avec tout ce qui est en train d’échouer ?

Exprimez-vous aussi sur ce que vous voulez qu’on fasse ensemble avec l’ANECR, de notre travail collectif, pour nourrir, unifier les actions et débats sur le terrain. Et que l’on aborde l’agenda des prochaines semaines autant que les mobilisations à plus long terme.

Je nous souhaite un vif et utile débat.

 

 

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