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Démagogie contre les indemnités des élus : le coup de gueule de François Liberti.

"C'est une campagne tendancieuse et mensongère."

Le vice-président (PCF) du conseil départemental de l'Hérault pousse un coup de gueule à propos de l'indemnité des élus et rend publics ses propres revenus.

Depuis un mois, la polémique enfle : les conseillers départementaux ont eu l'outrecuidance de s'augmenter de 8%. Scandalisé par une campagne qu'il qualifie de « tendancieuse et mensongère », François Liberti, vice-président PCF du conseil départemental, nous explique le fonctionnement de l'indemnisation des élus.

Vous avez bien voté une augmentation de 8% de votre indemnité ?

Oui on vote le montant des indemnités par rapport à une base de référence qui prend en compte le nombre d'habitants, une fois en début de mandat. La dernière fois, c'était en 2011. Nous avons donc voté lors de l'avant-dernière session une hausse de 8% mais ce que personne ne dit c'est qu'il s'agit de 8% sur l'indemnité brute. Ce qui ne représente pas l'augmentation réelle de ce que nous touchons. Par exemple en tant que vice-président mon indemnité brute est de 3 193,23 E, en net cela donne 2 622 E. Une loi en cours de mandat ayant rabaissé, pour ce qui me concerne, l'indemnité nette de 200 E suite à l'imputation de charges et de retenues à la source. Le premier mois je recevrai un montant inférieur de 6 euros à ce que je percevais en 2011. Pour les conseillers, cela varie mais en moyenne ils toucheront 2262 euros soit 72 euros mensuels de plus qu'en 2011. Et cette indemnité ne bougera pas jusqu'en 2020.

A quoi sert cette indemnité ?

A payer toutes les charges de fonctionnement. Nous n'avons pas de voiture de fonction. Il existe un parc auto que nous pouvons utiliser mais dans les faits, nous n'utilisons pas ces véhicules pour venir à Montpellier. Seuls les Biterrois, parce qu'ils sont les plus éloignés, font venir une voiture et un chauffeur et partent groupés en session. Les seuls déplacements qui nous sont remboursés sont une fois par mois celui de la session publique et ceux des trois commissions organiques qui préparent cette session. Quand je me rends à Clermont l'Hérault ou à Béziers au titre de ma vice-présidence, je le fais avec mon véhicule personnel, je paie l'essence, l'autoroute, l'amortissement de la voiture. Quand je dépose une gerbe -en dehors du 11 novembre et du 8 mai - par exemple le 19 mars ou en commémoration de la libération des camps de concentration, je la paie de ma poche. Quand je pars toute la journée, je paie mon repas. Au total cela me coûte entre 600 et 800 euros par mois.

Pourquoi alors cette polémique ?

C'est une campagne tendancieuse qui tend à dire que tous les élus sont pourris. Elle est mensongère et dangereuse.

Pourquoi dangereuse ?

Parce qu'elle tend à dire qu'il ne faut pas d'indemnité compensatrice pour les élus. Et dans ces conditions seuls les actionnaires, les patrons, ceux qui exercent des professions libérales très rémunératrices pourraient siéger. Ce n'est pas un hasard si les élus issus du monde du travail se comptent sur les doigts de la main. Prenez mon « binôme » Véronique Calueba-Rizzolo, elle est directrice d'école. Elle a demandé à travailler à mi-temps pour exercer son mandat. Pour l'instant elle n'a pas de réponse, mais quand elle l'aura elle perdra la moitié de son salaire et son indemnité de direction. Cela aura des incidences sur ses cotisations de retraite et elle ne retrouvera pas son niveau de revenu.

C'est pourquoi vous demandez un statut de l'élu.

Oui avec des indemnités liées aux conditions de revenu et la possibilité de reprendre son travail après son mandat. L'absence de statut est une discrimination pour les gens issus du monde du travail.

En outre les élus communistes reversent une partie de leurs indemnités.

Une fois enlevés mes frais, je ne touche pas un sous de mon indemnité puisque je suis à la retraite. Je reverse 24 000 euros par an à la Fédération de mon parti.

Recueilli par Annie Menras

Voir le site de la section PCF de Sète

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Démagogie contre les indemnités des élus : le coup de gueule de François Liberti.

le 26 May 2015

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