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Collectif culture du PCF : la fabrique du possible.

 
 

Loin d’être ce gouffre financier dénoncé encore récemment par la Cour des comptes et par les libéraux de tout poil, la culture est un formidable vecteur d’émancipation humaine et de formation des imaginaires, d’éveil des consciences et d’exploration des possibles, de connaissance de l’autre et d’apprentissage de la citoyenneté. Elle est la condition de notre vivre ensemble dans la démocratie, le partage du sensible, des savoirs et des pouvoirs.
La demande sociale à l’égard de l’art et de la culture sous toutes leurs formes, est aujourd’hui considérable. Elle permet de renvoyer les prophètes de malheur à leurs pensées rabougries et à leurs chères études austéritaires. En vérité ce qui gênent nos chers conseillers chargés de contrôler les comptes de la nation, c’est l’existence d’un investissement public pour répondre à cette demande, comme si on voulait nous faire admettre définitivement que la culture n’était plus un bien commun mais une banale filière industrielle.

Car la culture, tout au moins sur son versant « reproductible », est rentable, sans guillemets. On y investit désormais massivement. Le récent rapport des ins - pections générales des finances et de la culture chiffre à 57,8 milliards d’euros, soit 3,2 % du PIB, le poids de la culture dans la richesse nationale. Bien qu’en légère régression (le chiffre était de 3,5 % en 2005), le secteur emploie 670000 professionnels, 870 000 si l’ajoute ceux qui travaillent dans d’au tres branches. Il est particulièrement intéressant de noter que les arts vivants occupent la première place dans cette économie.

Mais si ce rapport présente l’intérêt de montrer la place importante de la culture dans notre société, la méthode choisie lui fait exagérer le poids de la dépense publi - que dans ce domaine, comme si on voulait nous préparer à admettre de nouveaux sacrifices. C’est ainsi qu’on y inclut les sommes mutualisées ne provenant pas du budget de l’État, comme le CNC ou la redevance audiovisuelle. Mais on oublie l’apport des collectivités locales, plus du double du budget du ministère de la culture. Si on voulait masquer le recul sensible de ce dernier, on ne s’y prendrait pas autrement.

La vérité est malheureusement plus cruelle. Ce gouvernement fait de la culture, non une priorité comme il s’y était engagé, mais une variable d’ajustement dans sa recher che obsessionnelle d’une baisse de la dépense publique pour mieux favoriser la compétitivité, entendez les profits, des entreprises privées.
L’heure est à la résistance au rouleau compresseur libéral. Elle est aussi, indissociablement, à la Fabrique du possible, c’est-à-dire à l’invention collective d’un autre avenir que celui de la concurrence impitoyable, la haine de l’autre et la soumission de tous à un ordre inégalitaire et obscurantiste. Puisse ce bulletin y contribuer.

Alain Hayot
délégué national à la Culture
ahayot@pcf.fr

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