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Terre - Mer de décembre 2013 : Luttes des classes

 
 

Les privilégiés défendent leurs privilèges. Tel était le blocage de route initié dernièrement par les FDSEA et jeunes agriculteurs d’Île-de-France. Cette aristocratie céréalière, grande bénéficiaire des réformes libérales de l’agriculture, voulait, comme les grands fabricants d’aliment du bétail ou patrons de la distribution, instrumentaliser la grogne contre le trop de taxes pour s’opposer à toutes mesu res de redistribution et de justice dans le monde agricole. C’est cette frange d’agri-manager qui bénéficie des mécanismes actuels de la Politique agricole commune, avec des aides proportionnelles à la taille des exploitations et cela même lorsque le prix des céréales flambe. Ce sont les mêmes qui susurrent à l’oreille de l’Union européenne le démantèlement des politiques publiques au seul profit des placements spéculatifs et marchés à terme.

En corolaire et faute de contrainte législative, ceux-là ne partagent pas le foncier, ils se l’approprient. Aussi, à l’heure de la discussion laissée à chaque État sur les marges de manoeuvre issues de récents accords sur la PAC 2014/2020, ces agriculteurs très primés adressaient au gouvernement leur mécontentement d’une mesure annoncée de surprime aux 52 premiers hectares de chaque bénéficiaire. Critiques sur les choix français, nous soutenons résolument cette mesure de soutien qui encourage les exploitations les plus modestes et l’agriculture paysanne. Nous militons en conséquence pour une juste répartition des aides européennes.

La grande majorité du monde agricole, des paysans, salariés, ruraux souffrent eux de dérégulation et libéralisation des marchés agricoles au nom de la compétitivité. Un système où cette noble vocation de nourrir ses semblables se retourne contre un mal-être grandissant se traduisant par deux suicides d’agriculteurs chaque jour en France ! Le peuple, celui qui n’a que sa force de travail pour vivre, et quelle que soit sa coiffe, aspire à plus de justice. À la lutte d’une minorité attachée à la préservation de ses privilèges s’opposent les luttes paysannes pour vivre de son travail, partager les terres pour s’installer. Se fait jour la résistance de pêcheurs à vouloir vendre leurs poissons directement sans le bon vouloir de la criée. S’exprime le combat de milliers de salariés déterminés à maintenir leur emploi au sein de filières agro-alimentaires relocalisées et à forte valeur ajoutée.

Les communistes, dans cette période et à l’occasion de la construction des ambitions municipales, y portent des choix de société dans l’intérêt général des populations. Parmi celles-ci, mesures pour inciter à consommer localement avec la mise à disposition de halles, projet de restauration scolaire, frigos municipaux pour lutter contre le gaspillage alimentaire, rétrocession de terres pour favoriser l’installation de maraîchers, acquisition de foncier à vocation agro-écologique… C’est à ces choix de classe pour une réappropriation de nos assiet tes favorisant l’emploi et non à la concentration agricole que nous voulons faire sens.

Xavier Compain

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