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PAC : D’AUTRES CHOIX SONT POSSIBLES !

 
 

Le président de la République, très attendu, a présenté, lors du sommet de l’élevage de Cournon, les principaux choix français. L’accord européen sur la PAC conclu en juin dernier entre le Conseil et le Parlement européen, prévoyait en effet différentes options pour chacune des mesures de la future PAC et déclinées par les États-membres. Difficile d’entrevoir dans ces principales décisions autre chose qu’un consensus mou évitant de heurter les tenants du libéralisme agricole et un renoncement quant à une PAC plus rémunératrice, plus juste, plus écologique. Les mesures de soutien annoncées en faveur de certains élevages sont un pis aller pour les éleveurs puisque non ciblées sur la taille des exploitations, sur les systèmes de production tels qu’herbagers, ou les plus en difficultés comme les moutonniers… ou encore les producteurs laitiers victimes d’un marché déstabilisé d’ici 2015 avec la fin des quotas. En matière de redistribution des aides, le choix a été fait d’une redistribution limitée, alors que l’Union européenne donnait la possibilité d’aller plus loin. Le système d’aides actuel est particulièrement injuste, l’aide à l’hectare est plus élevée dans les régions les plus riches et plus faible dans les régions les moins avantagées.

Le paiement consistant à doter davantage les 52 premiers hectares, qu’encourageait le PCF, ne sera mis en oeuvre que partiellement. Nous demandions, avec le Front de gauche, au gouvernement, de définir les priorités en faveur d’une agriculture paysanne, d’une forte réduction des inégalités de revenus au sein du monde agricole, de la création d’emplois, de la transition écologique. Nous demandions au président de la République d’utiliser l’intégralité des marges de manoeuvre au service de ces orientations, permettant de contrer les effets désastreux de l’accord libéral de la PAC 2014/2020. C’est pourquoi, communistes, nous ne plions pas aux injonctions des signaux du marché, de la concurrence libre et non faussée, du grand marché transatlantique, qui dictent à l’Union européenne ses politiques publiques de la mer ou agricoles.

Le nouveau projet européen que nous voulons élaborer vise à refonder l’Europe agricole et alimentaire, de la mer et des pêches. Face au défi alimentaire, la production européenne doit être soutenue par les politiques publiques répondant aux besoins humains, garant d’une alimentation de qualité, diversifiée, accessible à tous.

Une juste rémunération est à la condition du développement de l’emploi. Cela implique de garantir des prix rémunérateurs, de planifier la production, de réguler les marchés, de préserver les terres agricoles et les mers, de soutenir équitablement les exploitations et filières les plus fragiles. L’Europe doit initier un mode de développement plus écologique, respectueux des hommes et des ressources menant à plus d’autonomie énergétique et d’indépendance économique.

Nous engageons dès maintenant des batailles en faveur d’une autre Europe, pour la suspension des accords bilatéraux de libre-échange. Nous proposons une convention internationale contre la spéculation sur les biens alimentaires. La souveraineté alimentaire doit s’affirmer par la constitution de stocks européens de sécurité. Il faut imaginer un nouveau modèle coopératif, mettre en place des ou tils économiques encadrant les marges et politiques de la grande distribution. Face aux risques climatiques, il est essentiel de protéger les activités du vivant par un système d’Assurance mutuel calamités. C’est tout le sens de notre ambition, d’une politique agricole et alimentaire européenne du XXIe siècle.

Xavier Compain

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