Fédération de l'Hérault

Fédération de l'Hérault
Accueil
 
 
 
 

L’austérité engendre le déficit !

L’effort demandé aux Français de hausse d’impôts  et de réduction des dépenses  a eu raison de la croissance.

Jean-Marc Ayrault a fini par admettre que la France ne pourrait pas tenir l’objectif de déficit prévu en 2013.  Rattrapé par la réa­lité, Jean-Marc Ayrault a reconnu que l’objectif des 3 % de déficit public d’ici à la fin de l’année ne serait pas atteint, « pour une raison simple, c’est que la croisance en France, en Europe et dans le monde est plus faible que prévu ». À moins de taper encore plus dans les dépenses publiques, comme l’a recom­mandé la Cour des comptes. La politique « de lutte contre les déficits », explique le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, est « sérieuse ». « Mais je ne souhaite pas qu’elle condamne le pays à la récession », ajoute-t-il, en précisant qu’il « ne faut pas ajouter de l’austérité aux difficultés d’au­jourd’hui ».

Sans appel, les chiffres publiés par l’Insee ont confirmé ce que tout le monde crai­gnait. La croissance en 2012 aura été nulle. Avec un ralentissement très pro­noncé de l’économie française au qua­trième trimestre de – 0,3 %. La spirale récessive touche toutes les composantes de la croissance : la production totale est, selon l’Insee, « atone » sur l’année (+ 0,1 % après + 1,9 % en 2011), l’investissement « stagne » (après une hausse de 3,5 % en 2011), « les dépenses des ménages ne croissent pas en 2012 ». Seul le commerce extérieur sauve les meubles en contribuant au PIB à hauteur de 0,7 point. Résultat, 66 800 emplois ont été détruits dans le secteur marchand en 2012, dont 65 600 dans l’intérim. Avec un handicap de croissance de – 0,16 % en début d’année, et une quasi-stabilité du PIB qui devrait se poursuivre au premier semestre, la prévision de croissance du gouvernement à 0,8 % en 2013 est désor­mais inatteignable. Et, au final, l’austérité engendre du déficit public.

Un changement de cap ? Ce n’est pas ce qui semble se dessiner, le Premier minis­tre ayant immédiatement confirmé que « l’objectif d’un déficit zéro à la fin du quinquennat de François Hollande » serait poursuivi. « Ce qui compte, c’est la trajec­toire. Nous allons dans la bonne direc­tion. » Pour parvenir à cet objectif, le gou­vernement a mis en place un tour de vis sans précédent de 36 milliards d’euros d’économies (dépenses et impôts) pour 2013, puis de 50 milliards en 2017. Eric Bocquet, sénateur communiste, a appelé le gouvernement à changer « radicalement de logique » en cherchant de nouvelles recettes par le biais de l’impôt sur la for­tune ou de la lutte contre l’évasion et la fraude fiscales. « Au lieu de combattre uniquement le déficit, il faut relancer la consommation par les salaires, ce qui fera tourner la machine économique », a-t-il ajouté.

Le renoncement aux 3 % a donné un os à ronger à cette droite amnésique, qui oublie qu’elle était au pouvoir depuis les dix années où le déficit a le plus augmenté. Le chef de l’UMP, Jean-François Copé, s’est donc empressé, dans les colonnes des Échos, de faire part de son intention de déposer une motion de censure « dans les prochaines semaines ». Quant à François Fillon, il a dénoncé « la légèreté avec laquelle le gouvernement a renoncé à l’objectif de déficit public à 3 % du PIB » en 2013, démontrant selon lui le « laxisme budgétaire » de la France

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

L’austérité engendre le déficit !

le 27 February 2013

A voir aussi