Fédération de l'Hérault

Fédération de l'Hérault
Accueil
 
 
 
 

SYNDICATS/PATRONAT : un mauvais accord !

Si François Hollande devait accepter un texte signé par le Medef et quelques syndicats seulement, l’histoire Anti­sociale avec un grand « A » serait
au rendez-vous de ce gouvernement ».

Il y a décidément quelque chose d’étrange dans la gestion économique et sociale de François Hollande. Peu importe le dossier. Que ce soit la volte-face à Florange ou le crédit d’impôt offert aux entreprises, la pseudo-réforme bancaire ou le fiasco de la « supertaxe » à 75 %, nous le constatons avec désolation : le pas en avant se trans­forme souvent en pas de côté, voire carré­ment en demi-tour assumé. Les exemples fourmillent tant et tant que le président donne maintenant le sentiment qu’il se trouve désarmé face aux manœuvres bru­tales des vautours de la finance 
et qu’il écoute beaucoup plus les patrons de la haute 
que les ouvriers ou les syndicalis­tes. Que deviennent 
les combats fonda­mentaux pour lesquels il a été élu ?

L’idéologie libérale est si prégnante qu’y accoler le mot « social » n’octroie pas un passeport de bonne gestion en direction des plus défavorisés. D’autant que les pressions ne manquent pas. Prenez le lourd dossier des négociations sur la « sécurisation de l’emploi ». Voulu par le chef de l’État en personne et lancé en octobre, le chantier avait pour but que patronat et syndicats parviennent à un accord « historique ». Seulement voilà. Jamais avare dans la définition mécanique des intérêts de sa caste, la patronne du Medef, Laurence Parisot, a quasiment bloqué toute discussion sur la base même du périmètre 
de ladite négociation, 
à savoir la « sécurisation 
de l’emploi », qui n’en a plus que le nom 
ou presque, dévoyant son sens initial. Dans leur guerre de classe menée 
de longue date, mais qui, à la faveur de ces rencontres hebdomadai­res, fut plus éclatante que jamais, les représentants du patronat ont en effet rabâché quelques principes jusqu’à épui­sement des cerveaux : flexibilité, flexibi­lité, flexibilité ! Mais aussi : faciliter les licenciements! Et également: déréglemen­ter 
le droit du travail dans son ensemble ! Et encore : mobilité imposée, possibilité de restructurations sans plan social, 
fin du CDI. On en passe et des meilleurs…

Dans ce climat, il est difficile, sinon impossible, d’imaginer qu’un compromis « le plus large possible » soit signé – même si nous observerons avec attention l’attitude de la CFDT. Si François Hol­lande devait accepter et transformer en projet de loi un texte signé par le Medef et quelques syndicats seulement, l’histoire Antisociale, avec un grand « A », serait au rendez-vous de ce gouvernement. Cela signifierait une capitulation supplémen­taire et non des moindres !

François Hollande s’est engagé à inver­ser la courbe du chômage fin 2013. L’objectif paraît si irréel au regard de la politique qu’il conduit qu’un changement de cap sera tôt ou tard à l’ordre du jour. Or, il y a deux manières de sortir de cette négociation sur le travail. Par le bas : elle vise à faire supporter aux salariés les con­séquences d’une compétition sauvage par une précarisation sans limites. Par le haut : elle permet d’avancer sur le chemin d’une sécurité sociale professionnelle, avec une formation tout au long de la vie et le droit absolu de ne jamais être exclu de la solidarité financière.

Autant d’idées économiquement possi­bles, socialement justes et humainement indispensables…

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

SYNDICATS/PATRONAT : un mauvais accord !

le 29 January 2013

A voir aussi