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PLFSS 2013 : une déception attendue !

La présentation du PLFSS 2013 n’est pas une surprise. Il ne répondra certainement pas aux besoins de santé de la population et aux exigences des professionnels.

Après une promesse électorale d’un ONDAM à 3%, déjà largement insuffisant, le taux retenu de 2,7% ne permettra pas de corriger les tendances lourdes des années précédentes. Au contraire, l’objectif affiché d’une nouvelle économie de 2,5 milliards d’euros sur les dépenses d’assurance-maladie, va peser durement dans une situation déjà aggravée : l’augmentation des inégalités d’accès aux soins, l’augmentation des restes à charge, les restructurations hospitalières avec la fragilisation de l’hôpital public, des emplois insuffisants… Il faut ainsi constater l’absence de mesures annulant les franchises médicales et forfaits…

Le changement de vocabulaire ne change rien à l’affaire, il demeure que l’ensemble des mesures, d’économies et de recettes nouvelles, s’inscrit dans la seule gestion du déficit prévisionnel de la Sécurité sociale sans aucune perspective, de visée ambitieuses annonçant les grandes lignes de la réforme de financement attendue… L’ensemble des propositions est un véritable patchwork, sans grande portée financière, tout en creusant le filon de la fiscalisation…

Il en est ainsi de la dite « contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie » de 0,3% en 2013 et 2014 dont devront s’acquitter les retraités imposables, ce qui institue la double peine pour les retraités qui ont cotisé toute leur vie !

S’il faut apprécier des mesures longtemps attendues et légitimes, telles que le remboursement à 100% de l’IVG, le relèvement des tarifs de celui-ci, l’amélioration de la prise en charge des victimes d’AT-MP, l’ouverture des droits à la retraite à 60 ans pour les bénéficiaires d’une allocation de cessation d’activité des travailleurs de l’amiante, ou encore l’arrêt de la convergence tarifaire hospitalière, il faut s’interroger sur le financement des emplois d’avenir, sur les économies concernant les produits de santé, sur la poursuite des restructurations, etc.

Enfin, la promesse de la ministre faite aux syndicats libéraux un rééquilibrage au profit de la Médecine de Ville relativise un tant soit peu la prétendue priorité accordée aux missions de l’hôpital public !

Le PCF déplore ce budget d’austérité qui s’inscrit en toute continuité avec la logique comptable prévalant ces dix dernières années. Le PLFSS 2013 ne porte aucune ambition de politique de changement. Pire, il préfigure, dans les limites mêmes de sa portée, les intentions du gouvernement de se soumettre à la « règle d’or de baisse du coût du travail » en prévoyant de faire basculer près de 40 milliards de cotisations des entreprises sur la CSG…

Le PCF, quant à lui, s’engage à favoriser toutes conditions de débat et de mobilisation afin de défendre et promouvoir une Sécurité sociale solidaire et universelle porteuse de progrès social et économique.

Evelyne Vander Heym