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Crise de la pêche : De l’Europe à la Méditerranée.

L’Union Européenne occupe le troisième rang mondial après la Chine et le Pérou, pourtant , en même temps, elle est le plus grand importateur mondial de produits de la mer. Parmi les grands pays de production de pêche de l’Union Européenne, la France se classe au 4ème rang derrière l’Espagne, l’Angleterre et le Danemark. La balance commerciale de la France est déficitaire de plus de 2 milliards d’euros. L’Espagne, la France, l’Angleterre, l’Allemagne dominent dans l’Union Européenne pour la transformation des produits de la mer.

Ce secteur a dégagé pour la France 3 milliards d’euros de chiffre d’affaire en 2003. l’ensemble de ces données, sur la place de l’Europe dans le monde et la France dans l’Europe, montre l’importance de ce secteur d’activité. Pourtant la crise qui frappe aujourd’hui la pêche est majeure . Ces dix dernières années sont les plus noires pour le monde de la pêche.

Alors que les besoins alimentaires n’ont jamais été aussi grands (en France la moyenne annuelle de consommation est de 30 kg par habitant), l’existence même des métiers de la pêche est aujourd’hui en jeu : réduction d’emplois et de navires, réduction du tonnage débarqué.

Cette situation met également en cause le circuit commercial (les criées : 2 sur les 5 de la façade méditerranéenne ont fermé - Port de Bouc et Port–Vendres - et sur les 3 qui restent, 2 sont aujourd’hui en difficulté - Sète et Port-la-Nouvelle), de plus la réduction importante du nombre d’inscrits maritimes à la pêche met en danger le régime de l’ENIM, les retraites etc.

Quatre raisons essentielles à cette situation :

1. La gestion environnementale et la qualité du milieu

Sous ce vocable, des actions publiques sont certes engagées (exemple : contrat de baie étang de Thau) mais pour l’essentiel on continu à urbaniser sur le littoral :

- occupation de l’espace
- Pollution
- Pression humaine, avec une démographie croissante (+ 1,3% chaque année) Conflits d’usage Plaisance etc.

Il y a même des élus, comme Gilles D’Ettore Député de l’Hérault qui font campagne pour assouplir les règles de la loi littoral. D’autres qui agissent pour modifier les règles d’urbanisme (priorité au bâti). Petit à petit, l’espace propice à l’exercice de la pêche se réduit. Ajoutons également l’utilisation de la mer comme lieu de déréglementation sociale, économique et environnementale (pavillon de complaisance, navigation sous normes) provoquant à la fois de l’insécurité sociale, moins de sécurité maritime, plus d’accidents sources de pollution. Ajoutons à cela les conséquences du braconnage et le pillage de la ressource par des non-professionnels, totalement ignorés.

2. Pour la gestion de la ressource, une seule cible : réduire l’activité des pêcheurs.

Peu de moyens sont accordés à la recherche fondamentale, aux études sur les milieux, les pratiques, le développement des espèces, les alternatives pour les engins de pêche.

Casser du pêcheur est l’axe essentiel des directives communautaires, relayées par la direction des pêches française. Les mêmes, qui ont poussé au suréquipement sur des segments de pêche comme le thon ou le chalutage ou bien encore sur l’aquaculture, sont aujourd’hui ceux qui poussent à l’arrêt de l’activité comme seul remède à ce qu’ils appellent la surpêche.
L’essentiel des crédits publics de l’activité comme seul remède à ce qu’ils appellent la surpêche. L’essentiel des crédits publics engagés est consacré à la cessation d’activité. Aucun projet alternatif et durable n’est mis en chantier.

3. Le coût exorbitant du carburant.

La spéculation sur les prix, qui est un des en-jeux de la financiarisation de l’économie, met directement en cause l’équilibre des armements.

4. Le contexte réglementaire de ces 30 dernières années.

Ce contexte est marqué par l’abandon des états à la commission européenne de leurs prérogatives en matière de pêche.
Les directives communautaires, qui se sont succédées au nom de la modernisation de la pêche et de la projection de la ressource, sont marquées du sceau de l’échec. Globalement ce qui se dégage, c’est qu’au nom de la protection de la ressource, l’Europe n’a rien trouvé de mieux que de supprimer les pêcheurs ! Aucune mesure sociale n’a été mise en œuvre.
La protection du milieu et de la qualité des eaux, qui est pourtant un élément majeur pour la protection de la ressource, ne fait l’objet d’aucun grand chantier. La commercialisation et les importations sont totalement sous la coupe des grands groupes de l’agroalimentaire, qui sont en même temps des armateurs puissants sur toutes les mers du globe.

 

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Crise de la pêche : De l’Europe à la Méditerranée.

le 04 October 2012

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